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Bulletin
de l’association des personnels de la
« 5 »
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New’s… N° 63
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EDITORIAL En guise d’éditorial quelques citations “La Défense ? C’est la première raison d’être de l’Etat. Il ne peut y manquer sans se détruire lui-même !” C. de Gaulle "Parfois, le chef, inapte à se décider, consume en interventions accessoires et désordonnées son désir d'influer quand même sur les évènements". C. de Gaulle Je continue à croire qu’il ne faut pas critiquer les honnêtes hommes car il est plusieurs voies pour un même but mais il faut toujours combattre ce qui est contraire à ce que l’on croie de fondamental. En attendant très bonne et douce année 2014.
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Agir de manière indirecte
par le biais d’un drone ne rend pas moins éthique le
combat. Si les drones MALE armés sont pilotés depuis les
USA, des hommes sont en charge du décollage et du poser
de l’avion depuis les zones de combat ainsi que leur
maintenance. Ils s’exposent ainsi aux risques d’un
ennemi qui, dans le cadre des conflits récents, utilise
plus la bombe humaine ou les EEI que la Kalachnikov ou
le fleuret. Et que faire quand l’adversaire ne respecte
aucune des normes de notre grammaire de la guerre et que
la sienne est basée sur la vengeance ou sur le
terrorisme ? Nous cherchons à appliquer nos référentiels
guerriers à nos adversaires. Mais si les leurs différent
des nôtres, ils sont pour eux légitimes à la fois
culturellement et religieusement. Que faire alors quand
les modèles divergent à ce point ? Interdire non
seulement les drones mais aussi la guerre comme nos
anciens ont tenté de le faire après le premier conflit
mondial et le pacte Briand-Kellogg ? Même à l’époque
homérique, les tentatives de canalisation de la violence
guerrière n’ont jamais vraiment duré. Et quelle place
pour l’éthique à l’heure de la guerre cybernétique où
tout se gère à distance, de manière anonyme ? Pour être
conforme à cette dernière, il faudrait donc, selon les
raisonnements des anti-drones, envoyer une personne
physique pour débrancher un ordinateur d’une
organisation terroriste ou d’un pays qui contourne les
traités internationaux qu’il a ratifié pour produire des
illégalement des substances interdites ? Nous voyons
bien toutes les limites de ce type de raisonnement. |
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Cette histoire nous est contée par H. Bataille à cette époque sur Mir IV A à Istres. Elle est dans la lignée des petites erreurs aux lourdes conséquences, de la volonté de bien faire, et vite. Comme le dit Titou Labaye dans le dernier AP 5 New’s commentant l’incident de tir à Orange causé par «Pélican» Je repense souvent à cet incident, en imaginant que cela aurait pu m’arriver, car personne n'est infaillible... Enfin concernant la réaction du CEMAA, le général Gauthier, telle qu’elle est racontée ci-dessous, elle me rappelle une visite de ce dernier à Dijon comme patron de la FATac-1ere RA ou l’adjoint chef ops de la 2 avait laissé un broussard sur le ventre dans la luzerne au travers de la tour. Le commandant de base avait lui aussi fait recouvrir pudiquement l’avion et GG n’avait rien vu… UN VOL INHABITUEL.Après six années comme mécano Equipement dans la Chasse, à la 5, à la 12, à la 2, puis, enfin, re à la 5 (ça ressemble à du nomadisme parce que j’étais instructeur au Détachement Mobile d’Instruction Mystère IV A),puis deux autres dans le «Bombing»- au 1/91 en Algérie et , pour finir, huit à Salon-de-Provence , je me retrouvais un jour Officier mécanicien adjoint (au Capitaine, chef des Moyens Techniques) à l’Escadron de Bombardement 1/93 «Guyenne»,sur Mirage IV A à Istres. Sur cette B.A. 125
d’Istres existait alors (et existe peut-être
toujours ?) un tronçon de voie de chemin de fer
nommé « Voie Leduc » sur lequel avait été
effectués dans les années 50 des essais au sol de la
fameuse tuyère thermopropulsive Leduc, familièrement
appelée « tuyau de poêle
volant ».C’était une belle voie ferrée classique,
qu’un remblais surélevait bien au-dessus de la Crau
environnante, avec ballast et traverses
réglementaires. Vous verrez que ce détail a son
importance… Nous sommes en 1970, par un bel après-midi de mai, le lendemain de l’Ascension, donc un vendredi. Ce jour-là, le vent vient de la mer, c’est-à-dire du Sud, fait assez exceptionnel dans cette région de Provence fréquemment balayée par le Mistral qui, lui, vient du Nord comme chacun sait. Les mécanos viennent de procéder à l’échange du turboréacteur droit arrivé en fin de potentiel sur le Mirage IV A N° 1 (l’Alpha Papa, pour la petite histoire). On va maintenant effectuer le point fixe de contrôle et d’étanchéité. La « Mécanique » avait pris, depuis la création de l’Escadron, en 1965, la coupable habitude de procéder aux points fixes de contrôle sur le parking devant le hangar afin de rendre les avions « disponibles opérationnels » le plus rapidement possible. Ah ! la sacro-sainte disponibilité des Mirages IV A qui constituaient à l’époque la seule composante de la dissuasion nucléaire française et sur laquelle veillait avec vigilance le C.O.F.A.S. à Taverny ! Il faut dire, à la décharge de la « Mécanique », que l’aire de point fixe réglementairement affectée à cet usage était distante d’environ 5 kilomètres du hangar de l’Escadron ; son utilisation aurait retardé de près d’une journée la disponibilité de l’avion. Or donc, aujourd’hui, l’Alpha Papa est orienté au Sud, face aux vastes horizons de la Crau, les tuyères dirigées vers l’espace entre le hangar Mirage IV et le hangar Mirage III. Bien sûr, le parking de la Zone Technique Opérationnelle (Z.T.O.) n’est pas équipé de rails d’ancrage pour les cales de pont fixe. On s’est donc contenté de placer une cale de parking devant chaque roue. Le point fixe a l’air de bien se dérouler. Le mécanicien dans la cabine est un « chef d’avion » confirmé. Celui qui, sur l’aile de la « bête », règle les T4 et les conformateurs pyrotechniques ne l’est pas moins. Donc tout est O.K. Les deux moteurs tournent depuis près d’une heure ; l’avion est, par conséquent, considérablement allégé par la consommation de carburant. Il ne reste qu’à faire un dernier passage PCPC (postcombustion pleine charge) sur le moteur droit avant de couper. C’est ici que commence l’aventure. A l’allumage de la PC, notre Mirage IV, bien droit sur ses amortisseurs détendus saute brusquement et sans vergogne de ses cales et prend la direction de la clôture de la Z.T.O. toute proche. Le « Chef d’avion » toujours sur la plume du taxi, accroché d’une main au rebord de la trappe supérieure GTR, l’autre fermement agrippée à la poignée de la mallette T4 qu’il a en compte (admirable conscience professionnelle de nos mécanos !) est désarçonné et miraculeusement indemne lorsque l’avion passe au travers de la double clôture en l’arrachant. Le mécano dans la cabine n’est pas attaché et n’a pas de casque. Il est secoué comme un prunier et à moitié assommé par les chocs sur les montants de la verrière que provoquent les cahots dus aux énormes galets de la Crau sur lesquels roule notre Mirage. Il ne comprend plus rien à la situation. Il croit avoir coupé alors qu’il est, en réalité, sur « mini PC ». Il rapportera plus tard avoir vu se lever le nez de l’avion et avoir poussé de toutes ses forces sur le manche pour ne pas décoller. L’avion fou commence à
décrire une magnifique courbe vers la gauche (mini
PC droite) qui le dirige immanquablement vers les
hangars du C.E.V. heureusement assez lointains.
C’est ici qu’intervient alors « la voie
Leduc » : l’avion, toujours en phase
d’accélération l’aborde plein travers. Malgré la
solidité de son train d’atterrissage, le Mirage IV
décide de le laisser sur place et continue tout seul
par la voie des airs. Les lois de la gravitation
universelle font que notre planeur retrouve assez
vite le plancher des vaches et commence aussitôt son
travail de labour. La terre et les cailloux étant
très indigestes, même pour un turboréacteur SNECMA
ATAR 09 K , celui-ci finit par s’étouffer et consent
enfin à s’arrêter. Notre chef d’avion acrobate, après son désarçonnage miraculeux, un magistral roulé-boulé et une course effrénée de plusieurs centaines de mètres, se précipite vers la cabine qu’il peut atteindre sans l’aide de l’échelle habituellement utilisée ( et pour cause !), l’ouvre et coupe tous les contacts… Passons sur certains détails et venons-en aux faits : Après l’amputation
brutale de son train d’atterrissage, l’avion
continua donc sa trajectoire et l’absence de toute
trace au sol sur plusieurs dizaines de mètres fut la
preuve indubitable qu’un mécano avait bien volé sur
Mirage IV A. A ma connaissance, le
« Guyenne » est le seul Escadron des
F.A.S. à avoir réussi cette performance ! Les suites de cette épopée que l’on peut trouver drôle après 43 ans ne l’ont pas été pour tout le monde sur le coup, vous l’imaginez bien ! Il y eut une belle distribution… Bref ! … Je me permets d’emprunter la conclusion du récit de cet évènement au Général Jean-Pierre Faubladier qui le raconta il y a une dizaine d’années. Il était, en 1970, un de mes collègues officiers mécaniciens adjoints et il assista à toute l’aventure. Je le cite : « On n’ose imaginer cet évènement avec d’autres paramètres, comme l’absence des rails « Leduc » ou la présence du Mistral si habituel dans la région . Dans le premier cas, l’avion décrivait une large courbe vers la gauche et allait se fracasser sur les hangars du CEV ; dans l’autre cas, orienté vers le Nord, il entrait dans le hangar de l’escadron… Nous aurions alors été nombreux à ne pas pouvoir raconter cette histoire. » (Sic). EPILOGUE : Le hasard qui fait si bien les choses, dit-on (à voir… !) voulut que le Chef d’ Etat-Major de l’Armée de l’Air, le Général Gabriel Gauthier, se trouva à Istres ou dans les proches environs ce jour-là car le week-end suivant se tenait sur la B.A.125 le grand rassemblement bisannuel des Réserves de l’A.A. Sitôt qu’il fut informé de l’accident, le Général donna l’ordre à exécution immédiate de recouvrir « l’épave » d’un filet de camouflage afin que les Réservistes que l’on attendait ne soient pas témoins de la façon dont l’Active dilapidait les deniers de la Nation… Autre conséquence, fâcheuse celle-là, de la présence du CEMAA : les pénitences furent quasiment immédiates pour les pêcheurs qui venaient de confesser leur faute bien involontairement. MORALITE : on ne fit plus jamais de point fixe de Mirage III ou IV sur le parking de la ZTO à Istres ! PETITE INFORMATION RECONFORTANTE : Le Mirage IV A N° 1 Alpha Papa, après réparation 4ème échelon, continua à voler dans les F.A.S. jusqu’à son retrait du service. Hugues BATAILLE |
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Encore une histoire de ces deux personnalités exceptionnelles de l’aviation Jean Sarrail et Tito Maulandi, je vous laisse déguster… | |
Le premier prototype de Jean Sarrail à Llabanère (terrain de Perpignan)... Récemment affecté au Centre d’Essais en Vol de Brétigny en janvier 1948, je venais de quitter mon escadron de chasse d’Oran et faisais un détour par Prades, voir mes parents, lorsque Pierre Gravas, très sympathique figure de l’aéro-club du Roussillon et gros propriétaire terrien à Saint Féliu-d’Avall, me sachant dans les parages, me demanda de passer le voir. Il faisait construire, chez lui et à ses frais, un «prototype» : l’Ortolan ; d’après les plans, c’était un biplace, monoplan à aile haute, propulsé par un moteur Minié de 65CV. Comme Perette, il faisait des rêves et compter en inonder le marché. «J’ai fait venir un ingénieur de Paris» me dit-il, tu feras le 1er vol… Je n’avais pas dit non. Un an après, début 49, un de ses parents, avocat, me contacta à Brétigny : l’avion est prêt à voler, une assurance est prise à votre nom ! Je me senti un peu coincé. Entre temps, j’étais sorti du stage à l’Ecole d’Essais, breveté mais dépendant du Ministère de la Défense. L’insistance
de
Pierre Gravas m’amena à la Llabanère où l’on avait
transporté l’Ortolan ; étant militaire, j’étais en
infraction. Ma première impression, en découvrant
l’avion ne fut pas favorable ; Pierre Gravas, par
contre, était tout excité à l’approche du 1er vol.
Entre temps, il avait viré l’ingénieur chargé de sa
construction et continué la mise au point avec des
amis artisans. Ce monoplan à aile haute n’avait pas belle allure derrière ses cales sur l’aire cimentée. Après une visite classique autour de l’appareil, je pris place au poste de pilotage. Des instruments de contrôle moteur manquaient, un levier collé au plafond était censé commander les volets de courbure, que je cherchais vainement. En fait, ce levier commandait les deux ailerons qui s’abaissaient à fond, interdisant tout mouvement latéral de manche en gauchissement. D’après Pierre, en faisant la manœuvre en finale, pour se freiner, on n’avait plus besoin des ailerons ! J’étais de moins en moins décidé à risquer ma carrière, débutante au Centre d’Essais, pour faire plaisir à Pierre. Il était près de midi, les bureaux étaient fermés et je crus alors avoir un recours…. sans parachute, je ne pouvais pas mettre l’avion en l’air…. consternation générale. Un Nord 1100 du Centre d’Essais se présenta alors en tour de piste et stoppa devant nous. Pierre Maulandi dit Tito, un grand ami, le pilotait. Il allait de Mont-de-Marsan à Marignane et venait déposer un passager catalan. Etonné de me voir, j’expliquai… et il me proposa spontanément son parachute ! à la grande joie de Pierre. Après un long point fixe, sans thermomètre d’huile, mais l’œil rivé sur le mano de pression, et une pointe plein gaz, j’allais me placer face au vent pour effectuer un «saut-de-puce», en fait une accélération jusqu’à la vitesse de décollage pour tâter la réponse de la profondeur et évaluer le centrage. L’avion n’avait pas été pesé ; son centrage: une énigme. Je revins au hangar assez méfiant, sur des sollicitations avant arrière, les changements d’assiette longitudinale étaient imperceptibles, l’avion était centré arrière. Midi largement passé, nous fûmes invités à déjeuner à la ferme familiale, à Saint-Féliu-d’Avall. Le repas présidé par le père de Pierre, animé par Tito Maulandi se prolongea dans une ambiance de fête. De vénérables bouteilles défilèrent : « Pierre, va chercher celle de ta naissance ; Pierre, va chercher celle de ton mariage. » si bien que le retour à La Llabanère se passa dans un rêve. L’Ortolan nous attendait. Tito me dit alors : « je te laisse mon parachute, mais ne veux pas assister au massacre ». il nous fit ses adieux et pris le cap direct sur Marignane (il me l’avoua plus tard) passant au large en mer, ce qu’il n’aurait jamais fait à jeun. Je pris place dans l’Ortolan, m’alignai face à Perpignan, aux ordres du starter et mis les gaz. Vers 100m d’altitude le badin, indicateur de vitesse, tomba en panne. Je fis un 180° par la gauche et brusquement le moteur stoppa, hélice calée. Par ce large 180°, je me retrouvai face au terrain et me posais, au ras des balises, les dernières souches de vignes survolées. On
tracta
l’avion dans le hangar. Quelques mois plus tard, il
était toujours là, bâti moteur nu, collé contre le
mur. Pierre avait lancé une procédure judiciaire
contre le motoriste. Rentré à Brétigny après cette
expérience, j’appris que le 65CV Minié venait d’être
interdit de vol, le cylindre 4 n’étant pas refroidi,
le moteur se bloquait. Tu nous a quitté Pierre, toi qui avais fait les 400 coups avec le Luciole de l’Aéro-Club. Tu t’étais même posé dans le lit de la Tête entre autres. Un stupide accident de Jeep nous a privé de ta joviale présence. Ton départ fut un sacré coup dur pour les amis de l’Aéro-Club Nous ne savions pas, quand tu m’offris le 1er vol de l’Ortolan, qui n’en fit plus d’autre, que ce premier prototype ayant volé à La Llabanère serait suivi au long de ma carrière aéronautique, d’une longue série dont les statoréacteurs Leduc 010, 021, 022 exposés maintenant au Musée de l’Air du Bourget. |
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Nous avons été captivés par le décrochage compresseur du M III E de D Turina dans le dernier AP 5 New’s, voici une autre évocation tout aussi attachante et d’une grande richesse humaine. Guerre froide et reconversion Début des années 70 : c’est encore «La guerre froide». Un soir, en entraînement aux interceptions radar de nuit, le radar de défense aérienne qui nous contrôle demande notre autonomie restante. Je lui annonce : 30 minutes. Quelques secondes plus tard il me répond que notre mission d’entraînement se transforme en mission réelle de «reconnaissance d’un inconnu». Après prise en charge du jeune équipier par l'approche de Nancy, puis changement de fréquence et changement de contrôleur, je reçois l'ordre d'aller reconnaître un intrus qui arrive de l’est, qui ne répond à personne et qui s'est écarté des voies aériennes. En m'approchant discrètement par l'arrière et en dessous je reconnais un quadri-turboprops de fabrication soviétique. La "cabine radar" me demande d'aller le regarder de plus près sans me faire voir, et de transmettre son immatriculation. J'éteins tout dans la cabine et à l'extérieur. Je m'approche par dessous puis remonte doucement par le coté. C’est un Illyouchine 18. Je vois très bien les passagers à travers les hublots, mais pas moyen de lire son immatriculation, ou de définir sa nationalité. Après cinq minutes en patrouille lâche, l’avion de Permanence Opérationnelle (PO), armé, a le contact radar et visuel. Il prend la relève. La cabine me donne l'ordre de dégager, alors que nous nous dirigeons vers une zone sensible et interdite de survol. Je n'ai pas pu savoir comment l'affaire s'est terminée, qui était cet avion, s’il s’est posé en France, et s’il était équipé de capteurs d’observation perfectionnés. Quelques années plus tard, civil, je me suis pratiquement fait traiter d'assassin par un collègue de travail. Un Boeing de Koréan-air venait de se faire abattre, en toute connaissance de cause, par un chasseur soviétique. Comme nous n'étions pas seuls devant la machine à café j’ai simplement dit : - imaginez qu'en ce moment un « Flash Info » annonce : La base sous-marine de l'Ile Longue est détruite, la ville de Brest est en flammes. Une bombe de forte puissance vient d'être larguée d'un avion de ligne qui a quitté sa route au lieu d'atterrir à Roissy. Le pilote de chasse qui l'avait intercepté n'a pas voulu exécuter l'ordre de destruction qui lui a été donné, parce qu’il y avait des passagers à bord...(quelle prémonition face aux drame du 11 septembre 2001) Qu’aurais-je fait si, en France, j’avais été placé dans la situation du pilote soviétique ? Pendant
ma
période « en fonction », après avoir
respecté toutes les procédures et sommations
réglementaires, j’aurais certainement obéi et tiré.
Probablement sans état d’âme, par devoir et par
honnêteté vis-à-vis des concitoyens qui m’avaient
confié leur défense. Je n’ose pas penser au pilote de l’USAF qui, le 11 septembre 2001, aurait pu avoir à « traiter » un avion piraté. |
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Un peu de détente. Les « ingénieures ». Après avoir abandonné mes galons, je me retrouve « expert aéronautique » dans une jeune P.M.E qui se lance dans la conception et dans la réalisation de simulateurs de vol. Nous sommes une vingtaine de salariés dont quelques jeunes « ingénieures ». Ancien militaire, ancien pilote, je suis un des plus âgés, un des plus écoutés aussi, car je fais beaucoup de briefings et de formation générale sur des sujets aéronautiques, nouveaux pour la plupart de mes collègues. L’ambiance est jeune et très studieuse. Le travail est fait sérieusement et j’apprends encore à me comporter, à parler et à penser, « en civil ». De temps en temps : ça blague ! Un jour, dans une enveloppe « navette », je reçois par « courrier officiel » une page découpée dans le Nouvel Obs. Il s’agit d’une B.D. dont l’histoire raconte les malheurs des victimes des incendies de forêt dans le Var. Le dessinateur propose d’utiliser des avions de chasse pour éteindre les incendies. Il explique qu’il suffira de dire aux pilotes que leurs réservoirs pendulaires, remplis d’eau, contiennent du napalm et qu’il faut les larguer sur des camps de réfugiés, pour que la mesure soit prise au sérieux par les militaires. Un « sticker » est sur la feuille. Il porte ces quelques mots : « Qu’en pense le commandant ? ». Je sais que l’enveloppe vient de l’étage supérieur et que le texte a été écrit par une « ingénieure » de l’équipe. Je suis certain qu’elle attend et guette ma réaction, et qu’une grande partie de « l’étage des jeunes » est complice. Bien ennuyé, je cherche désespérément une réponse à la fois crédible et drôle mais je n’en trouve pas. A force de triturer la page du journal, en même temps que mes méninges, je finis par la retourner. C’est le miracle. Au verso de cette fichue page on peut lire les petites annonces de rencontre « et plus si affinité », bien connues du Nouvel Obs. La réponse est toute trouvée. Par courrier rapide je fais transmettre à l’« envoyeur » sa B.D. coté « pile », avec un petit papier sur lequel est marqué : « Je ne suis pas certain d’avoir bien identifié ton annonce, mais la réponse est oui. Quand tu veux, où tu veux ». J’attends. Dans la demi-heure qui suit, la moitié de « l’étage des jeunes » descend. Nous avons tous bien ri et, à part une petite information sur le napalm, il n’y a pas eu d’autre suite… |
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Nombreux
sont
les aviateurs connus dans l’armée de l’Air par
un surnom, souvent taquin mais le plus souvent
affectueux, choisi par leurs camarades. Cet
effort d’imagination n’a pas été nécessaire pour
Amédée PASSEMARD, ancien du 2/5 Ile de France,
universellement connu par son simple prénom,
d’autant plus original qu’on le croit féminin.
Nous lui rendons
hommage
aujourd’hui "Amédée"
naît en Auvergne, en 1920, au sein d’une famille de
paysans, mais un ami de sa famille, qui fréquente
l’aéro-club de Brioude, le met en contact avec
l’aviation. C’est une révélation et, en dépit du
manque d’enthousiasme de ses parents, le voici
inscrit à l’Aviation populaire, à seize ans à peine.
PALMARÈS
et
DÉCORATIONS |
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Sicut aquila, l’histoire
des para-commandos de l’Armée de l’Air "Editions du
Panthéon". Dans les 476 pages : la création, la
formation et les opérations des commandos
parachutistes de l’air sont décrites sans pathos. Le
dernier chapitre est consacré au renouveau sur la B.A.
726 de Nîmes de 1965 à 1970. |
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Nous poursuivons nos leçons de bon français avec le général Robineau Parlons français – Piqûre de rappel n°8 Pour transpercer les incultes de haut niveau sévissant ici et là, notamment sur les ondes.Faux amis franglais. Par la force de ce qu'il faut bien appeler l'interopérabilité, les aviateurs militaires fréquentent couramment des amis dangereux. Ce sont ces mots qui existent à la fois en anglais et en français, avec de sens différents. Par exemple, le substantif intelligence et l'adjectif sophistiqué. Chez nous, l'intelligence, c'est la faculté de comprendre et, par extension, ce qui tourner autour des notions de capacité, clairvoyance, discernement, jugement, perspicacité, etc… Chez les britanniques, il s'agit aussi, souvent même, des renseignements et de leur recueil, par tous moyens, secrets ou non. Des contresens s'ensuivent, par contagion. Ce qu'on nomme l'intelligence économique n'est rien d'autre que de l'espionnage industriel (mais pas une aptitude futée à gérer les finances, privées ou publiques). Quand on évoquait en France les intelligences célestes, c'était aux anges qu'on pensait et, en aucune façon, aux pilotes de reconnaissance, bien qu'un commandant de la 33 ait jadis supposé ouvertement qu'un tel pilote serait un chasseur intelligent. Sophistiqué est souvent employé pour signifier : complexe, élaboré, perfectionné, bénéficiant en somme de techniques de pointe. On va parfois jusqu'à ultra-sophistiqué… qui suggère le dépassement de la pointe extrême du progrès. Il s'agit là d'un glissement de sens venu d'Amérique il n'y a pas si longtemps 1. L'acceptation française du mot sophistiqué revêt au contraire une nuance péjorative tendant vers superflu, alambiqué, affecté, artificiel, voire falsifié ou frelaté (sens origine), ainsi d'ailleurs qu'en anglais2 : le sophisiticated wine est aussi condamnable dans le royaume qu'à Bordeaux ou à Nuits-Saint-Georges). 1 – Environ 5 à 6 décennies (qui, de ce côté-ci, ne sont pas non plus des décades). 2 – En amérique, "sophisticated" a d'abord qualifié d'anciennes beautés restaurant leur splendeur par un maquillage proche du ravalement de façade, puis s'est appliqué à des vedettes de cinéma, belles et décidées à le rester. Si bien que "and she is so sophisticaded !" est devenu là-bas un compliment traduisant une admiration sincère. Supplément gratuit Décade, justement. Chacun sait, depuis Cicéron, Jules César et Fabre d'Eglantine, que ce mot désigne une période de dix jours. Pour une raison qui échappe à l'étymologie, les Anglo-saxons disent que c'est dix années. On aurait tort de les croire. J’en profite pour noter que L Delahousse ne lit pas notre revue. En effet dans le N°60 j’avais noté cette expression désastreuse: «vous en êtes ou de votre français?» Et j’avais signé d'une appréciation comme celles que nous mettions sur le cahier d’ordres après une mission ratée : "A poursuivre" Eh bien L.Delahousse persiste dans l’erreur. Posant des questions à Roman Polansky, il ose dire: vous faites quoi? vous pensez quoi? Je vais être contraint de lui mettre une feuille rouge avec possibilité de le faire passer devant le conseil d’instruction. |
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Amie, ami,
Le commandant de la base aérienne nous invite avec vos conjoints à un vol de nuit le Mardi 11 février
2014 A
l'issue du vol de nuit, vers 20 h 30, nous nous
retrouverons au restaurant "Kyriad" à Orange. 300, Route de Travaillan 84850 CAMARET S/AYGUES Le
Général d'armée aérienne Jean-Claude LARTIGAU
Président,
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Bulletin de liaison de l’Association des personnels de la « 5 » – N° 62– octobre 2013 ![]() |
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