Tous les pilotes n'ont pas oublié... extrait d'un texte de Michel Giraud que "Les mémoires de René FONCK" lui ont inspiré. 
Je n'ai jamais été un tireur de "RECORD" mais c'est en tant qu'"Officier de Tir" de notre 5ème Escadre de Chasse que je vous transmets, modestement ce "briefing de tir". 
Quand on parle de passion du tir, sous toutes ses formes, comment ne pas penser immédiatement à FONCK ? As des As français de 14/18, René FONCK a obtenu 75 victoires homologuées et 52 probables.
Le secret de sa réussite ? : 
Quand FONCK ne volait pas, devinez à quoi il passait son temps ? IL TIRAIT ! 
Au fusil, au revolver, "au ball-trap"...  
Un biographe de FONCK le définit ainsi : 
"Réfléchi et sachant rapidement analyser, passé maître dans l'évaluation des corrections de tir (Hausse, Tireur, But). FONCK était étrangement économe de ses munitions. 
Il lui arriva fréquemment de n'utiliser que cinq ou six cartouches pour abattre un ennemi. "Des coups placés comme à la main" disait-il". 
Je pèse bien mes mots, FONCK ne visait pas l'avion mais le pilote. Son calcul était subtil: il suffit de quelques balles pour tuer le pilote mais il en faut une cinquantaine pour abattre l'avion….. 
"L'Art de la guerre est simple, mais tout d'exécution" Napoléon.

Le bilan de la méthode FONCK : 
- six doublés, une triple victoire en 45 secondes et à deux reprises six victoires dans la même journée. 
De plus, notre tireur d'élite était un "FIN" manœuvrier, son avion n'a jamais été touché par une balle ! 
Le 6 Août 1916, par une série de manœuvres audacieuses et habiles, il a contraint un avion ennemi fortement armé à atterrir indemne dans nos lignes. 
Nous voilà bien loin de la méthode dite "RAFALE de VOYOU"... qui était pratiquée dans les années 60 par certains "malades" de la société de consommation. 
C'était l'époque de la sortie du film "Les tontons flingueurs" et les officiers de tir stigmatisaient pourtant les "gâchettes bavardes". (a) 

Le 30 Septembre 1918, FONCK descend WISSEMAN, le vainqueur présumé de GUYNEMER. 
Victoire obtenue dix neuf jours après cette date de 11 Septembre qui va devenir, pour nous, doublement célèbre à NEW-YORK. 
René FONCK a vu sa renommée quelque peu étouffée par celle de Guynemer. Pourquoi ? 
- René FONCK, un besogneux de la chasse à l'homme, poussait la recherche de la perfection jusqu'à la maniaquerie. Pas de quoi, donc, enflammer les foules ! 
- Georges GUYNEMER est l'un des derniers héros romantiques, devenu "légendaire" par la grâce des "médias" de l'époque. Il eut l'élégance de mourir "en plein ciel de gloire" et de disparaître mystérieusement comme Antoine de Saint Exupery le fera vingt sept ans plus tard. 
Enquêter sur les détails, bassement matériels, des circonstances de leur disparition ne ferait, pour l'un comme pour l'autre, que rendre vulgaire la "dernière Scène, du dernier Acte" de la tragédie. 
En 1926, un an avant LINDBERG, René FONCK tente la traversée de l'Atlantique. Accident au décollage, ses deux compagnons tués, FONCK s'en sort indemne. 
Le Colonel Paul-René FONCK a poussé la discrétion jusqu'à mourir, en 1953, âgé de 69 ans, dans son lit, entouré de l'affection des siens.

(a Record à battre sur cible "SOULÉ":
- 200 coups de 30 m/m en une rafale ! Bonjour le pilotage du point dans cet orage d'acier et de turbulence ; à la restitution, des résultats humiliants ! retour au texte