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              Numéro 16     Orange le  25 novembre 2014 19:00



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Bonjour

Quelques informations sur les opérations en Centrafrique et dans la bande Sahélo-Saharienne (Sangaris et Barkhane) pour nourrir vos échanges dans vos cercles relationnels

L’impact de l’AAir dans ces opérations est majeur jugez-en vous-même.









  




Sangaris

Le 5 décembre 2013, le Président de la République a annoncé sa décision de renforcer le dispositif militaire français en Centrafrique afin d’éviter une catastrophe humanitaire dans le pays :

« Le Conseil de sécurité vient d’adopter une résolution, à l’unanimité, donnant mandat à une force africaine pour apporter la sécurité, rétablir la stabilité en Centrafrique et protéger la population. La France soutiendra cette opération. C’est son devoir, devoir d’assistance et de solidarité à l’égard d’un petit pays, la Centrafrique, bien loin d’ici, pays ami, pays le plus pauvre du monde. Pays qui nous appelle au secours. Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens. La France n’a pas d’autre objectif que de sauver des vies humaines. Il y a un an, au Mali, la France était appelée pour lutter contre une invasion terroriste. Elle y est parvenue. Aujourd’hui, dans des circonstances très différentes, la France est attendue pour éviter une catastrophe humanitaire. Elle sera là. »

Cette décision a été précédée de l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2127 qui prévoit en particulier :

Le soutien des Nations unies à la Force africaine, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) dont l’effectif devrait atteindre les 4000 hommes.

Le soutien par les forces françaises de cette force africaine, avec autorisation d’usage de la force au besoin.

DISPOSITIF

Environ 2 000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 6 700 hommes de la MINUSCA1. Cette opération Sangaris vise à rétablir un niveau de sécurité minimal en République centrafricaine et à accompagner la montée en puissance progressive de la mission de l’ONU. Néanmoins la situation actuelle reste marquée par une certaine fragilité et une persistance des risques d’embrasement.

Le dispositif français a été réarticulé en septembre 2014. Il est organisé autour de deux groupements tactique interarmes (GTIA) déployés à Bangui (GTIA Picardie) et dans la région de Dekoa, Sibut et Bambari (GTIA Korrigan).

Ce dispositif est complété par deux détachements d’hélicoptères :

- le détachement Fennec (DETFENNEC) de l’Armée de l’air armé par des aviateurs de l’escadron d’hélicoptères 3/67 Parisis de Villacoublay ou 5/67 Alpilles d’Orange

- un Sous Groupement Aéro Mobile (SGAM) de l’Armée de Terre composé de six hélicoptères de manœuvre Puma et de quatre hélicoptères d’attaque Gazelle.

Présent en RCA depuis le 7 décembre 2013 et stationné sur le camp de M’Poko, le DETFENNEC est constitué d’une vingtaine de pilotes, mécaniciens et spécialistes chargés de mettre en œuvre deux hélicoptères Fennec. Sont également présents des militaires du 25ème Régiment du Génie de l’Air et des aviateurs au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) ou des structures de Transit aérien.

MISSIONS AERIENNES

Les Fennec sont engagés sur l’ensemble du théâtre centrafricain pour effectuer, en soutien des troupes au sol, des missions d’observation, d’appui au renseignement et d’appui-feu grâce au canon de 20 mm. Le DETFENNEC agit en étroite coordination avec les hélicoptères du SGAM dans un environnement opérationnel complexe et des conditions climatiques rudes pour les hommes et leurs machines.

Au début de leur mission, la plupart des vols réalisés étaient centralisés sur Bangui pour reconnaitre des points d’intérêt ou recouper des renseignements sur la situation en cours alors très volatile dans la capitale centrafricaine. L’efficacité et la polyvalence du Fennec ont été rapidement démontrées grâce à son autonomie et l’emport du canon de 20 mm. La stabilisation de la capitale a permis à la force Sangaris de s’engager davantage en province et les Fennec ont alors accompagné les convois routiers. En plus d’offrir un renseignement sur la situation tactique plusieurs dizaines de kilomètres en avant du convoi, l’hélicoptère confère une véritable puissance de feu avec son canon de 20 mm ainsi qu’un effet dissuasif et psychologique sur les éventuelles forces opposées.

Ce soutien aérien est essentiel sur un vaste théâtre où les transits routiers sont souvent rendus difficiles en fonction des infrastructures et des saisons.

L’un des points forts des FENNEC est leur taille qui permet de réduire les empreintes au sol des zones de posé et donc de rester au plus près des convois routiers qu’ils éclairent et protègent. De même, cette modularité permet aussi de réduire le volume du soutien technique et pétrolier nécessaire et d’avoir un format très resserré quand les Fennec accompagnent les convois pendant plusieurs jours en dehors de Bangui. La petite équipe de mécaniciens et de membres d’équipages est ainsi directement insérée dans les convois routier de l’Armée de Terre pour effectuer les remises en œuvre directement sur les zones de posé en brousse. A ce titre, ces militaires de l’Armée de l’air sont armés et équipés comme les personnels de l’Armée de Terre et prennent part à toutes les fonctions de protection, gardiennage et tours de garde lorsque les convois font escale notamment pour la nuit.

Ils démontrent ainsi chaque jour les qualités et la cohérence de la formation de combattant de terrain acquise en école.

Se déployer à des centaines de kilomètres de la base de stationnement, s’intégrer dans la manœuvre de l’Armée de Terre et assurer l’appui feu et l’éclairage d’un convoi n’est pas une mission courante pour les équipages des Fennec. Mais grâce à la souplesse d’emploi, la modularité et la réactivité du Fennec, les personnels des EH Parisis et Alpilles apportent et déclinent tous les savoir-faire de l’Armée de l’air et offrent une belle illustration des valeurs chères aux aviateurs au service des missions de la force Sangaris.

Les avions de chasse stationnés sur le terrain de N’Djamena peuvent également intervenir avec le soutien du C135 ravitailleur pour effectuer des missions de Show of Force ou de CAS si la situation tactique le justifie. Ainsi les lundi 4 et mardi 5 aout, de violents accrochages ont opposé les militaires français à des groupes armés «très hostiles» dans le nord de la RCA. Les incidents se sont produits à Batangafo, une localité située à environ 300 km au nord de Bangui. Les soldats de l'opération Sangaris ont été pris à partie par «quelques dizaines» de combattants, alors qu'ils étaient en mission de «contrôle de zone». Les militaires français ont alors riposté «de façon déterminée» et les échanges de tirs ont cessé après l'intervention d'avions de combat Rafale et d'hélicoptères.

LOGISTIQUE

La manoeuvre logistique au profit de la force Sangaris reste particulièrement soutenue tout au long de l’année pour les avions de transport tactique C130, C160 et CASA de l’Armée de l’air avec près de 170 missions et plus de 900 heures de vol réalisées depuis le 1er janvier.

Un événement important a également eu lieu le 7 novembre 2014. Un A400M Atlas de l’escadron de transport 1/61 Touraine de l’armée de l’Air s’est également posé à 9h45 sur la plateforme aéroportuaire de Bangui. C’est la première mission de l’A400M Atlas en RCA. Cette mission a permis de décharger 7,4 tonnes de matériels destinés au ravitaillement de la force Sangaris. Partis de la base aérienne (BA) 123 d’Orléans, les quatorze membres d’équipage (pilotes, mécaniciens d’équipage et chefs de soute) ont fait escale à N’Djamena avant de rejoindre Bangui.

Ce transporteur stratégique répond parfaitement aux besoins actuels de la force française engagée en Centrafrique. Sa capacité d’emport, entre 20 et 30 tonnes, et son allonge stratégique, représentent une véritable économie des moyens ainsi qu’un gain de temps non négligeable au regard des capacités des appareils d’ancienne génération

Jusqu’à présent les avions de combat Rafale et M2000 ont ainsi réalisé plus de 220 sorties pour des missions d’ISR et de CAS au profit de la force Sangaris en 2014 auxquelles s’ajoutent une centaine de missions effectuées par le C135 ravitailleur basé à N’Djamena.

BARKHANE

CONTEXTE

Les groupes armés terroristes qui tentent de déstabiliser les Etats du Sahel et le Mali en particulier conduisent régulièrement des attaques meurtrières contre les unités de la mission des Nations Unies au nord du Mali ou contre la force Barkhane. Au moment où, à Alger, les négociations pour un accord de paix au Mali et une réconciliation durable dans ce pays vont reprendre, ils menacent la paix et la sécurité de l’ensemble de la région. Le Président de la République a réaffirmé la détermination de la France à assumer toutes ses responsabilités dans cette lutte contre les groupes armés terroristes (GAT), en Afrique comme au Moyen-Orient.

Lancée le 1er août, 2014, Barkhane est une opération qui regroupe 3000 militaires des armées françaises. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso qui constituent le G5 Sahel1. Barkhane consiste à apporter une réponse régionale et coordonnée aux défis sécuritaires ainsi qu’aux menaces que font peser les GAT notamment en appuyant les forces armées des pays partenaires de la BSS et en contribuant à empêcher la reconstitution de sanctuaires terroristes dans la région.

Si Barkhane s’inscrit dans une nouvelle approche stratégique, elle se caractérise aussi par une logique de fusion et de partage des moyens qui, jusqu’alors étaient dévolus à des opérations distinctes (l’opération Serval au Mali, déclenchée le 11 janvier 2013 et l’opération Epervier au Tchad, déclenchée en 1986). La présence des forces françaises est maintenue au Mali comme au Tchad, mais les moyens présents dans ces pays sont désormais mutualisés et les zones d’engagement étendues à l’ensemble de la BSS.

L’opération Barkhane est commandée par un officier général depuis un poste de commandement unique stationné à N’Djamena, au Tchad (poste de commandement interarmées de théâtre ou PCIAT).

DISPOSITIF

L’opération Barkhane regroupe 3000 militaires, une vingtaine d’hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 4 drones et une dizaine d’avions de transport et de ravitaillement en vol.

Ces 3000 militaires sont répartis sur deux points d’appui permanents à Gao (Mali) et à N’Djamena (Tchad). Depuis ces deux points d’appui permanent, des détachements seront déployés sur des bases avancées temporaires (BAT). Ces bases constituent des « plateformes relais » à partir desquels seront conduites les missions, aux côtés des soldats des pays dans lesquels se situent ces bases.

MISSIONS AERIENNES

L’action de l’Armée de l’air dans la BSS est permanente. Elle consiste à soutenir la manœuvre logistique inter et intra-théâtre, à assurer des missions ISR notamment avec les drones Harfang et Reaper et bien évidemment des missions de CAS grâce aux avions de combat avec le soutien ravitaillement en vol associé. Il est important de mentionner que des missions d’appui au sol ou de ravitaillement en vol peuvent être réalisées depuis la métropole si la situation tactique le justifie.

L’emploi de l’ensemble des moyens aériens – hormis les moyens des détachements de l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT), ainsi que les aéronefs des forces spéciales – est planifié depuis Lyon par le JFACC AFCO (Joint Force Air Component Command – Commandement de la composante air de la force interarmées de l’Afrique centrale et de l’ouest) situé au CDAOA de Lyon- Mont Verdun.

L’action de l’Armée de l’air permet de maintenir la pression avec réactivité sur toute l’étendue de la BSS et contribue à affaiblir les réseaux terroristes opérant dans le Nord Mali et desserrer l’étreinte qu’ils exercent sur la population de cette région.

Dans la nuit du 9 au 10 octobre, un important convoi d’armement d’AQMI progressant en direction du Nord Mali a été neutralisé par une action combinée de troupes au sol et d’appuis aériens. Ces troupes au sol comprenaient notamment des forces spéciales Air constituées de commandos parachutistes de l’air du CPA 10 projetées grâce aux appareils de transport tactique chargés d’assurer les parachutages et la récupération. Cette association des Forces Spéciales et des moyens Air constitue une plus-value opérationnelle particulièrement adaptée aux opérations sur l’étendue géographique de l’opération Barkhane. Le convoi intercepté transportait une très importante quantité d’armes, d’explosifs et de munitions. Plus de 2 tonnes d’armement ont été saisies parmi lequel des armes anti-char, des systèmes anti-aériens SA-7, des canons de 23 mm, des roquettes, des mitrailleuses et des stocks de munitions. Plusieurs terroristes ont été neutralisés dont une partie a été capturée. Cette interception constitue une des plus importantes prises d’armement dans la BSS depuis l’engagement des forces françaises au Mali en janvier 2013.

Au Nord du Mali dans le massif du Tigharghar, la force Barkhane vient également d’achever une opération de lutte contre les terroristes. Dénommée Tudelle, cette opération avait été lancée le 28 octobre. Elle a principalement consisté en des actions de contrôle de zone dans la durée et des fouilles de caches potentielles. Elle a été appuyée par des avions de chasse, des hélicoptères de combat et des éléments des Forces Spéciales. Elle a également fortement mobilisé des moyens aériens d’Intelligence, surveillance and reconnaissance (ISR) comme les drones. C’est lors de cette opération que, le 29 octobre, l’adjudant Thomas DUPUY est mort au combat. Il appartenait au commando parachutiste de l’air numéro 10 (CPA 10) des Forces Spéciales. Cette unité est stationnée sur la base aérienne 123 d’Orléans. Toujours dans le cadre de Tudelle, des M2000D et un drone HARFANG ont effectué, dans la nuit du 5 au 6 novembre, une nouvelle mission de Strike coordination and reconnaissance (SCAR). Elle a permis la neutralisation d’une trentaine de terroristes. Plusieurs véhicules adverses ont été détruits et d’importantes quantités d’armement ont été saisies, ainsi que du matériel destiné à fabriquer des bombes pour mener des attentats (IED et vestes suicide bomber).

Le recueil du renseignement depuis la troisième dimension a montré une nouvelle fois le rôle crucial des drones pour assurer la cohérence d’ensemble de la manœuvre ISR. Ils garantissent la réactivité et la permanence nécessaires pour détecter, identifier voire désigner un ennemi qui sait particulièrement bien exploiter les caractéristiques du terrain. Ce travail implique une coordination étroite et efficace de tous les acteurs dans la troisième dimension notamment avec les US qui ont également déployé plusieurs drones dans la zone. Les missions de renseignement dans le cadre de Barkhane se succèdent ainsi à un rythme très soutenu. Les drones Harfang et Reaper accompagnent les phases offensives des opérations notamment pendant les engagements des avions et lorsque les forces au sol sont au contact des GAT. Ils assurent, le cas échéant, le recueil des films et l’analyse des frappes afin d’informer les autorités et de pouvoir réorienter l’action. Les drones Reaper ont ainsi dépassé les 2000 heures de vol depuis leur déploiement en janvier 2014. Ils contribuent pleinement à la manœuvre globale des capteurs en appui de la force Barkhane et démontrent leur plus-value dans les opérations de lutte contre le terrorisme. La coordination des différents moyens ISR allant de l’emploi des satellites en passant par les avions, les drones ainsi que les troupes au sol permet ainsi d’acquérir la permanence du renseignement sur toute l’étendue de la BSS et l’autonomie de décision. Dès lors, cette manœuvre renseignement permet d’optimiser les projections de puissance avec réactivité, justesse et précision.

Ce sont ainsi près de 20 aéronefs de l’Armée de l’Air qui sont déployés dans la BSS dans le cadre de Arkhane pour la conduite des opérations :
- 6 avions de chasse (3 M2000D et 3 RAFALE)
- 4 hélicoptères (2 hélicoptères CARACAL et 2 hélicoptères PUMA) pour assurer des missions de transport et de projection de forces notamment des éléments des Forces Spéciales
- 1 avion ravitailleur C135
- 4 drones
- 6 avions de transport tactique (dont un CASA médical)


APPUI A L’IMPLANTATION DES COMPOSANTES AIR

25ème RGA et GAAO

Dès le début de l’opération Serval, les militaires du 25ème régiment du génie de l’Air (25ème RGA) et du groupement aérien d’appui aux opérations (GAAO) ont été déployés. Ces deux entités ont réalisé en synergie les aménagements nécessaires pour que les avions puissent se poser et les hommes s’installer. Elles sont les garantes des capacités de déploiement de la composante air. Le génie se consacre aux travaux d’infrastructures « horizontales » tels que la préparation des pistes de terrain. Le personnel du GAAO, constitué de spécialistes du bâtiment, des énergies ou du traitement de l’eau, prend en charge les infrastructures dites « verticales » et travaille au quotidien à l’amélioration des conditions de vie de la force en général. Ces deux entités participent à la manœuvre globale de l’opération en travaillant en étroite collaboration avec les autres entités du théâtre et les forces locales.

Les élongations importantes de l’opération Serval sur le territoire malien ont également nécessité l’intervention du 25ème RGA et du GAAO dans plusieurs villes (Gao, Mopti…) avec une phase de reconnaissance d’expertise, puis une phase d’engagement des travaux. Le 25e Régiment du Génie de l’Air (RGA) est actuellement mobilisé pour rallonger la piste de GAO afin notamment de permettre à un ravitailleur de s’y poser. Et, avec le projet d’installer une base avancée à Madama, dans le nord du Niger, pour mieux surveiller les mouvements djihadistes entre le sud de la Libye et le nord du Mali, les hommes du 25e RGA seront également sollicités pour y réaliser des travaux devant permettre à des Transall C-160 et des Hercules C-130 de s’y poser.

Le GT SICAéro

Déployés dès le début de Serval, les personnels du GT SICAéro 10.805 d’Evreux ont suivi l’entrée en premier de la Force avant d’assurer la montée en puissance des différents sites. Les missions vont de la mise en oeuvre des réseaux de communication de base au déploiement de l’ensemble des systèmes permettant l’animation des architectures C2 de théâtre. Cela s’est notamment traduit par la projection d’un radar GIRAFFE à GAO, l’installation des systèmes du Joint Forces Air Component Command pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest (JFACC AFCO), du plot chasse M2000D ou encore l’appui SIC des Forces spéciales Air en complément de leurs capacités. Indispensable à la manœuvre ISR, la diffusion de la Full Motion Vidéo (FMV) des drones Harfang et Reaper a été également mise en place grâce aux personnels du GT SICAéro. Cette mise en réseau permet le partage instantané entre l’ensemble des acteurs et accélère très sensiblement le tempo des opérations.

Après les phases initiales de déploiement lors du déclenchement de Serval, le GTSICAéro est aujourd’hui présent sur tous les sites air de Barkhane pour assurer le maintien en fonction des systèmes SIC et pour permettre aussi la montée en puissance ou la mise en place de nouveaux sites tels que Madama.

LE DLAO EN APPUI DE LA MINUSMA A AGUELHOK

Composé d’une trentaine de soldats, le détachement de liaison et d’appui opérationnel (DLAO) de Tessalit est principalement armé par le commando parachutiste de l’air n°30 (CPA 30). Du 4 au 11 octobre 2014, ce DLAO était à Aguelhok pour appuyer le bataillon tchadien de la MINUSMA. Ces patrouilles ont été l’occasion d’appuyer la MINUSMA et de manifester la présence française dans le Nord Mali, zone de refuge des GAT.

Au cours de sa présence à Aguelhok, le DLAO a mené des séances d’instruction au profit du bataillon tchadien, dans les domaines de la lutte contre-IED et du secourisme au combat. Le 7 octobre, le DLAO a été ravitaillé en eau et en carburant grâce à un largage par air (LPA). L’avion en provenance de Niamey a ainsi permis de parachuter 3,5 tonnes de fret.

Le DLAO coordonne et assure des missions aux côtés des forces partenaires, en leur apportant des appuis spécialisés : guidage aérien, lutte contre-IED et santé notamment.

LOGISTIQUE

Si la logistique de l’opération Serval nécessitait une manoeuvre d’ampleur, celle de l’opération Barkhane triple les besoins en liaisons à travers des espaces gigantesques au climat exigeant pour les hommes, comme pour les matériels. La bascule du poste de commandement de théâtre de Bamako vers N’Djamena au Tchad, ainsi que l’ouverture d’un fuseau Est avec la mise en place d’un détachement au Nord Niger, nécessitent de repenser la logistique en fermant l’aéroport de débarquement de Bamako au profit de Niamey au Niger.

L’opération Barkhane bénéficie ainsi de trois ports de débarquement que sont Dakar, Abidjan et Douala, et deux aéroports de débarquement à Niamey et N’Djamena dont les flux conduisent à la plateforme opérationnelle de Gao, sur les cinq sites isolés, ou vers les détachements opérationnels avancés de Tessalit, et à l’avenir du Nord Niger.

Bilan de l’opération Serval-Barkhane en Chiffres

Les opérations effectuées conjointement avec les forces armées maliennes ou en coordination avec les forces africaines de la MISMA, puis de la MINUSMA, ont permis de neutraliser plusieurs centaines de terroristes. Ces opérations ont permis la découverte d’environ 200 tonnes d’armement et de munitions ainsi qu’une vingtaine de tonnes de nitrate d’ammonium destinée à la fabrication de mines artisanales.

Les avions engagés dans l’opération SERVAL, avions de chasse, ravitailleurs, avions de transport tactiques et stratégiques, ont effectué plus de 13 000 heures de vol lors de 7 500 sorties. Au cours de ces missions aériennes, près de 300 bombes ont été délivrées (GBU 12, GBU 49, AASM, MK82) par les avions français.

Depuis le lancement de Barkhane en aout 2014, la pression des opérations aériennes s’est maintenue à un rythme élevé, une trentaine de bombes ont encore été délivrées en une dizaine de missions. Ce sont ainsi plus de 250 sorties qui sont réalisées chaque mois par les M2000, le C135 ravitailleur, les avions de transport tactiques et stratégiques ainsi que les drones.