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                   Numéro 18 Orange 08 mars 2015

Bonjour


KOBANE
«bourrage de crâne»

Il y a 6 mois la ville de KOBANE en Syrie était à deux doigts de tomber aux mains des islamistes. Les armées de l’air sont intervenues. Dès les premières frappes il était de bon ton de prédire l’inefficacité de cette tactique. Et tous les médias aux ordres, de promettre la chute de la ville.
Six mois sont passée Kobané est toujours libre, les peshmergas ont gagné la partie, mais rien n’aurait été possible sans les actions aériennes. Encore une leçon pour nos politiques et pour les médias mais rien n’est pire que les élèves qui refusent d’apprendre.

La Marine

Depuis plus de trois semaines, nous avons eu droit dans toutes les émissions de TV et de radio à un «bourrage de crâne» sur la présence du PA dans le golfe persique. J’avoue avoir été irrité par ce déferlement médiatique puéril qui continue encore aujourd’hui.

Je suis heureux qu’enfin la Marine veuille bien participer au combat à sa juste place modeste et éphémère. C’est autant de pression qui sera répartie sur deux entités. Mais je ne peux accepter les mensonges éhontés de ces derniers jours.

Si l'on ne s'intéresse qu'à sa vocation première (projeter de la puissance à partir de la mer, grâce à des avions de combat) le PA CDG a été engagé au large du Pakistan en 2001/2002, en 2004, en 2006, en 2007 et en 2010 soit en dix ans d’engagement militaire de la France environ 7 mois.

Après l'Afghanistan, la Libye. Le Charles de Gaulle a été engagé dans l'opération Harmattan du 22 mars au 4 aout 2011. Enfin l'Irak, où le CDG devrait rester "un bon mois", selon une source militaire. Il est venu, là aussi, en renfort de l'armée de l’air,

Soudain j’ai compris et tout devient lumineux : La marine est l’intermittent de la défense.

A ce titre elle ne s’engage qu’une année sur trois tout en regrettant de ne pas être appréciée à ce qu’elle estime être sa juste valeur.

Intermittent : comme les intermittents dans d’autres secteurs d’activité on ne combat, au mieux, qu’un jour sur trois.
Intermittent : on veut être payé et avoir les mêmes budgets que ceux qui sont toujours à la tâche
Intermittent : Comme on est capricieux et que l’on n’est pas dans l’action on désire manifester son existence par tous les moyens.
Intermittent : les actions que l’on mène sont par définition éphémères et discontinues, il faut durer par des moyens artificiels qui n’ont rien à voir avec l’exercice du métier.
Intermittent : l’important c’est que l’on parle d’eux et que l’on séduise les médias et les politiques.
Intermittent : Plus on est vulnérable plus il faut faire monter les enchères et mentir pour masquer les manques.
Intermittent : il faut se vendre comme un élément indispensable et se dire capable de remplacer les autres dans toutes les situations.

Mais Dieu merci il y a des rendez-vous que l’on ne peut éviter.
Qui a été au combat depuis 6 mois, en première ligne sans vœux du président, sans cocktail offert aux politiques sur le pont d’envol, sans émission de music-hall dans les hangars, sans visite du Mindef, sans parade navale, exercice désuet et artificiel ?

C’est encore et toujours l’Armée de l'Air.

Si l’on en croit les médias, la marine est arrivée avec le PA CDG «au secours» de l’Armée de l'Air dans son combat en Irak, avec un rythme de sénateur après les escales prometteuses de primes, avec une petite dizaine de bâtiments, avec 3500 hommes, autant dire dans une gabegie de moyens et de budgets insupportables.

Après ce mois de combat les missions principales pour le PA COSTA sont de montrer le pavillon français, de faire du ball-trap pour que les amateurs ne perdent pas la main, de se ravitailler en mer tous les huit jours pour démontrer les faiblesses, de faire quelques escales et de participer aux manœuvres dans l’océan indien avec la marine indienne pour des raisons diplomatiques et commerciales tout à fait honorables.

Mais cette mascarade médiatique sur leur combat en Irak n’est pas acceptable.

Alors pour aligner quelques chiffres indiscutables l’Armée de l'Air depuis 6 mois, avec moins de 500 hommes sur les deux implantations aux EAU et en Jordanie, 9 Rafale et 6 M2000 D, a détruit plus de 80 cibles et assuré toutes les fonctions de soutien AWCS et ravitaillement en vol y compris au profit des Rafale du PA CDG.