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                   Numéro 20 Orange 14 juillet 2015

Bonjour


Le budget de la défense
Dans le dernier AP 5 Info N°19 je vous ai parlé du coup de bonneteau sur le budget de la défense, que le gouvernement nous préparait. On devait vendre 4 A400 M a une société de service de rencontre qui devait nous louer les avions «payable mensuellement»
Dieu merci il a reculé... Même pour des militaires habituellement capables d’absorber toutes les couleuvres le coup était trop gros et le compte n’y était toujours pas. Il a donc fallu travailler ferme pour faire rentrer l’édredon dans la valise et pour réactualiser la Loi de Programmation Militaire.
Elémentaire mon cher Watson, on réunit une commission composée de l’Inspection Générale des Finances et du Contrôle Général des Armées (des hommes sûrs, sur lesquels on peut compter pour tordre les chiffres pour le premiers et pour leurs idées fixes et fausses pour les seconds). Grâce à la diminution du prix du pétrole et à l’absence d’inflation on dégage suffisamment de ressources pour se trouver «à flot» comme le dit notre Ministre, élu de Bretagne. Cependant pour faire bonne mesure sur la période on engage en 2017, 2018 et 2019, après l’élection présidentielle, des dépenses non prévues et non abondées (alors là, on est très bon, les militaires n’y ont rien vu). Dans ces conditions on peut même (pour l’électorat) avancer de deux ans la livraison de bâtiments de la Marine (ils seront très heureux…) et c’est bon pour la Bretagne.
Voila comment on réactualise la Loi de Programmation Militaire, ce n’est plus du Bonneteau c’est «un jeu d’écriture».

Le vol de munitions à Miramas
190 détonateurs, dix pains de plastic, 40 grenades et 66 bouchons-allumeurs. Selon les premières estimations, ce n’est pas rien en temps de Vigipirate «rouge écarlate»
Cela s’est produit dans un établissement de l’Armée de Terre dit-on.

Je voudrai faire deux commentaires.
Armée de terre ???
Non le responsable est le tout nouveau Service Interarmées des Munitions, c’est un organisme créé en 2011. Depuis la «superbe» réforme des Armées, fille adultérine du Contrôle Général des Armées et du ministre Morin (Rappelez-vous le sens des responsabilités du contrôle dans l’Affaire du logiciel de paye des militaires, le logiciel Louvois, produit de Gestation Pour Autrui) la gestion des munitions et donc leur gardiennage et leur sécurité incombe à un organisme interarmées ce fameux Service Interarmées des Munitions dont le chef dépend de l’EMA. Mais soyons certain que si le colonel responsable du dépôt sera trouvé, je suis certain aussi, que dans cette nouvelle nébuleuse hiérarchique et technocratique les responsables de cette gabegie seront dans le meilleur des cas (si on les identifie) responsables mais pas coupables….
Dans les temps pas très anciens, on fonctionnait avec des principes simples.
Un Chef, une Mission, des Moyens et donc un responsable.
On a changé pour moins bien…
Alors Monsieur le Ministre vous avez là, la démonstration des erreurs qui ont conduit au désastre de 1870 et vous semblez étonner de le découvrir alors qu’il vous suffit d’être objectif et d’écouter les hommes qui eux, prennent leurs responsabilités.
Et dans l’Armée de l'Air
Depuis le milieu des années 90 la fonction protection a été, pour tous les CEMAA, la variable d’ajustement des réductions d’effectifs. On supprime des Escadrons de Protection, on diminue le niveau de sécurité et on transfère la mission à des vigiles comme dans les supermarchés. Comme disait Villepin en 96 on engrange les dividendes de la paix avec l’appui de la hiérarchie qui a toujours trouvé que les effectifs de Fuscos étaient trop élevés.
Si demain des gens bien intentionnés pénètrent sur une base de Rafale « gardiennée » et font sauter un seul avion, ou seront les responsables ? En 93, en 98, en 2002 ou en 2007… Ni responsables ni coupables.
Alors mes chers amis, mon général CEMAA, vous qui avez remis l’AAir sur les rails, ne faites pas comme certains, assurez la protection de nos rares avions, comme vous le faites dans les nombreux détachements à l’étranger, Mali, Jordanie, Emirats, Centrafrique, Tchad…
Faites tester par des évaluations tactiques* le niveau de compétence et l’efficacité.
Redonnez à la protection ce lustre et ces moyens que le Général Saint Criq avait donnés dans les années 78, ou bien nous pleurerons un jour notre inconséquence.
* Evaluation tactique un terme désuet depuis 93 qui couvrait les mesures de contrôle de la cohérence et de l’efficacité des dispositifs constitutifs des missions de l’Armée de l'Air