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 Formation de pilotes d'hélicoptères saoudiens dans le cadre d'un contrat NAVFCO
par Daniel SAUTERET


Envoyé Daniel
SAUTERET
  1. Mission sur la BAN Rochefort sur Mer


En 1984 je  retourne sur l’ancienne BE 721 pour  participer à la formation de pilotes d’hélicoptères saoudiens, que de changements!

Il n’y avait plus de présence de l’Armée de l’Air déplacée sur Saint Agnant et l’Aéronavale avait conservé son école de formation des mécaniciens et rajoutée l’Ecole de sélection des pilotes d’avions: la 51S utilisant des CAP 10.

La société NAVCO y avait fait construire un hangar aéronautique, bureaux et salles de cours que la Société HÉLI-UNION allait utiliser pour la formation de 50 pilotes étalée sur 5 stages de 10 pilotes.


  1. Organisation du Stage

Le Directeur du stage et le personnel administratif étaient NAVCO  (la plupart des détachés de la Marine) , la réalisation des stages: autorisations de posés en campagne auprès des propriétaires de terrains, exécutions des vols, cours théoriques et examens en anglais , fourniture hélicoptères à la charge de HÉLI-UNION .

L’avitaillement en kérosène, le contrôle aérien, la sécurité incendie assurés par la BAN


  1. Aéronefs utilisés

-Phase menant au Brevet Pilote Hélicoptère aéronavale  

120 heures / élèves;  3 SA 313 B Alouette II


             

  • Phase IFR restreint, 30 heures / élèves

1 SA 365 C2 Dauphin, bimoteur + séances sur simulateur LMT 150


       


  1. Les stagiaires

Ils avaient tous le grade d’enseigne de vaisseau (sous lieutenant ou lieutenant) le responsable Capitaine de Corvette (commandant),

Le premier groupe venait des USA et était déjà breveté pilote d’avion et hélicoptère mais devait être mis au standard français; les autres groupes avaient seulement une formation sur avion obtenue au Pakistan;

Une partie logeait sur la Base et ceux avec leurs familles dans des logements en ville;


  1. Déroulement des stages

Les vols se sont déroulés sans problèmes et leur ont fait découvrir la France vue d’en haut  et les préparer au Brevet après un examen

fait par des testeurs appartenant à l'aéronavale de DAX.

La période IFR a été plus intéressante avec plusieurs vols sur l’aérodrome de La  Rochelle Laleu qui nous a fait découvrir la construction du pont vers l’ile de Ré;

Nous avions défini avec la DRAC une zone d’entraînement au VSV au-dessus de l’ile d’Oléron qui était utilisée après Notam précisant les heures d’utilisation et son volume, ce qui n’empêchait pas sa pénétration par des privés!un soir lors d'un vol IFR de nuit pendant un e approche NDB sur la piste de St Agnan surprise des Transals étaient en excercices et nous n'avions pas été prévenus par Notam, remise de gaz et direction La Rochelle-Laleu avec autorisation du Contrôle d'approche;

Nous avons eu droit à des remarques lors des vols de nuit par quelques habitants, par contre au début des vols nous avons fait faire des vols aux marins de la tour de contrôle, le médecin, le chef météo qui faisait les briefings tous les matins etc. (histoire de voir leurs maisons d’en haut).


Arrivée des pilotes NAVCO , Société Navale Française de Formation et Conseil                              

A l’issue de notre formation, les pilotes que nous avions formés devaient être qualifiés sur le SA 365 F Dauphin que la Marine Saoudienne avait choisi, cela a été assuré dès la fin du premier stage par des pilotes de notre aéronavale avec lesquels l’entente fût parfaite  et devenus des copains; j’ai eu l’occasion de voler avec eux dans  cet appareil équipé d’un radar Agrion 15 pour le tir de missile AS 15 TT.

Ainsi que la version SAR qu'un stagiaire a eu le privilège de couper le câble au sol pour montrer comment le treuil fonctionnait!!!!!!!!


Photos ci-après:


               

      


  1. Hébergement et repas

Les repas pendant les périodes de présence se prenaient au Mess inter-armes de la Base, pour ma part je logeais au Cercle Mixte de Martrou,

Pas loin de la « rue des Mousses » bien connue de mon temps!


Relations avec la 51 S et le Centre Ecole de l’Aéronavale (CEAN)

J’ai donc vu  la sélection des pilotes sur CAP 10 et fait la connaissance des instructeurs vols tous anciens pilotes de chasse, la sélection est sévère, lors de ma présence deux jeunes femmes avaient été sélectionnées; ci-après le badge 51 S


                                  

  du côté des mécaniciens, là aussi j’ai pu faire des points fixes sur Dakota, Alizé, HSS, P2V7 Neptune, je remercie toutes les personnes que j’ai rencontrées pour leur accueil sympathique.

A la demande des autorités saoudiennes j’ai réalisé un badge dont l’image suit:


                                    


Cérémonie de fin des des stages:

  • elle se déroula en présence des autorités militaires et civiles mais sans notre présence étant des soustraitants (transparence) ce qui choqua nos élèves!


Anecdotes:


-Avril 85 vague de froid sur Rochefort, neige et gel, les camions citernes indisponibles pas possible de les démarrer et donc pas de vols possibles! du côté des personnels de la Base le chauffage des bâtiments n’étant administrativement plus assuré depuis quelques jours un grand nombre de personnes se sont trouvées malades et dirigées vers l’hôpital de Rochefort!

- un de nos stagiaires ne reconnaissait pas la couleur du champ sur lequel il fallait se poser, il confondait le vert et le jaune: le CEMPN de Bordeaux confirma qu’il était daltonien!

-port de la barbe, un matin je lui fais la remarque: pourquoi n’êtes vous pas rasé? réponse: c’est la religion, son Commandant confirme; je lui dis si c’est la religion vous la garderez et il me répond: Bon je la rase!

-l’alcool, nous étions souvent invités à des soirées, il y avait bières et whisky en plus de coca cola et jus de  fruits, certains stagiaires dérogeaient à la règle en disant que hors de leur pays ils avaient le droit!

- lors de l’exécution d’un circuit d’attente avant une approche aux instruments le stagiaire n’appliquait pas les bonnes corrections de dérive, je lui demandais pourquoi, réponse: je ne comprends pas, je corrige comme hier! ma réponse: hier le vent était du Nord mais aujourd’hui il est du Sud;


Daniel SAUTERET