Le 3 mars
1971 !
A cette époque (j’avais douze ans !) , j’étais
déjà passionné d’aviation avec des rêves
plein la
tête , et je ne manquais jamais un épisode de la
série « les chevaliers du ciel » avec
Tanguy et Laverdure , (plus tard ce fut « Papy Boyngton et
les têtes brûlées) .
Aussi lorsque des avions de chasse s’entrainent au combat aérien
dans le ciel de Digne évidemment je n’en manquait pas une
miette !
Debout dans mon jardin boulevard Victor Hugo , je suivai avec attention
l’évolution de mes héros favoris par cette belle
matinée de printemps . Avec « attention »
pas tout à fait car au moment ou je détourne la
tête , ma voisine qui étendait son linge s’exclama : « mon dieu ! Ils se sont rentrés
dedans !! » suivi d’un grand "bang" !
Dans le ciel d’azur , un nuage de fumée , des débris
virvoltants et ... deux corolles de parachute !!
C’était la collision en vol , a plus de 8000m d’altitude , de
deux « Mirages III C » de la 5ème
escadrille de chasse de la base 115 d’Orange .
« Cet accident sans
conséquence pour les pilotes ( !) ni pour les populations ,
a cependant entrainé la chute de divers débris sur les
territoires des communes de Digne , Entrages , les Dourbes .
Une partie a pu être récupérée sans trop de
difficulté » .
« Les sièges
éjectables ont fonctionnés » :
Les deux avions ne se sont pas percutés de plein fouet , mais
probablement accrochés aile dans aile , les deux pilotes ont pu
actionner leur siège éjectable . Le lieutenant Bernard
INGE (31 ans) s’est réceptionné au sommet de Feston , a
rejoint la route par ses propres moyens et s’est dirigé vers
l’endroit ou son collègue le capitaine VIROTTE (27 ans) avait
atterri , soit à quelques dizaines de mètres de la route
. Ce dernier souffrant du dos sera évacué plus tard par
une ambulance (ets Bellon) dépêchée par les
pompiers arrivés rapidement sur les lieux .
Le FUGNC s’est
écrasé
entre le lieu-dit « le tombereau » et Marcoux ,
l’autre (FOA09) s’est dispersé en débris aux alentours
d’Entrages . Le problème posé par ce dernier est qu’il
avait a son bord quelques 240 obus de 30 mm non explosés !!
d’ou, dans les jours qui ont suivi , la mise en place d’un
périmètre de sécurisation afin que les troupes
(11ème BCA) puissent opérer à un ratissage .
Aucune de ces munitions ne furent retrouvées , d’après
des témoignages le caisson de munition aurait explosé en
vol !
Ce qui n’empêchera pas quelques audacieux d’aller
récupérer des morceaux d’aluminium aéronautique
à coup de scie à métaux !! Une superbe moto
anglaise de l’époque a roulé dans Digne longtemps avec de
superbes platines de commande reculée en alu et faites sur
mesure !!!
De ces deux avions il persiste
quelques débris , pour les plus gros leur
récupération posait plus de problème du fait
qu’ils étaient dans des bois de chêne assez dense donc
inaccessible en hélicoptère .
C’est toujours une rencontre impromptu dans les bois des Dourbes ou
d’Entrages qui suscite en général l’indignation
(ahhh ! Polution !! ) . Certains sont devenus un sujet de
randonnée à la demi-journée .