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Visiblement une fausse idée de l’histoire laisse entendre que « le premier As des As » était allemand ! Certes, ce pays a lors des deux conflits mondiaux connu le plus grand nombre d’as. Mais qu’en est-il réellement du nom et de la nationalité de « L’As des As » de la grande guerre ! Allemand ou Français ?

 En effet, trop souvent l’histoire place le nom du célèbre pilote Allemand Manfred von Richthofen dit « le Baron Rouge » en pôle position avec 78 victoires et 2 probables.  En seconde position on trouve le Français René Fonck avec 75 victoires homologuées et un certain flou en ce qui concerne l’attribution de victoires non homologuées ou probables soit 52 ! Mais pourquoi donc ce chiffre est-il si élevé ?

*** Homologation   Avis sur l'homologation par Edwin Charles "Ted" Parsons écrit en mars-avril 1918  
En ce temps là pour qu’une victoire puisse être attribuée à un « aviateur de combat » (on ne parlait pas encore de pilote de chasse) il fallait  que celles-ci fussent victoires  par un camarade et/ou des troupes amies au sol avec si possible un morceau du fuselage rapporté comme preuve évidente ! Plus tard, lors de la seconde guerre mondiale les pilotes disposaient d’une caméra dans l’axe des mitrailleuses qui filmait la curée et simplifiait grandement la comptabilisation des victoires ! En 14/18 les aviateurs devaient donc compter sur le témoignage d’autrui et espérer que celui-ci soit très attentif et courageux pour aller récupérer un morceau de l’avion abattu !

 Tout ceci n’explique pas pour autant une telle différence entre Allemands et Français et surtout un nombre plus faible de victoires probables du côté des Allemands. En effet à titre comparatif on observe les différences suivantes:  (probable = non homologuée)

Coté allemand 

Manfred Von Richthofen victoires 78 et 2 probables 
Ernst Udet victoires 62 et 3 probables 
Werner Voss
victoires 48 et 4 probables 
Oswald Boelcke
victoires 40 et 5 probables. 
  Lien 

Côté français 

René Fonck victoires 75 et 52 probables 
George Guynemer
victoires 52 et 35 probables 
Charles Nungesser
victoires 43 et 11 probables 
René Dorme
victoires 24 et 29 probables. 
Liens:  Documents.. matériel...  par eparges13 (at) aol.com 


Top 10 aces of World War I   
Manfred von Richthofen

René Fonck
William Bishop
Ernst Udet
Edward Mannock
Raymond Collishaw
James McCudden
Andrew Beauchamp-Proctor
Erich Löwenhardt
Donald MacLaren     

  Administration et territoire !

En farfouillant donc un peu plus loin, je remarquais une cinglante différence de vision du champ de bataille entre les protagonistes ! Si du côté allemand on considérait qu’une victoire est une victoire et peu importe le territoire survolé, en France on considérait alors que « seule une victoire obtenue sur un territoire dit Français était comptabilisable » ! Par conséquent, à cette époque toute victoire acquise au dessus de l’Alsace et la Loraine était considérée comme caduc ! CQFD !

De ce fait, en comparant la position des escadrilles durant le conflit à travers les récits historiques, on s’aperçoit que plusieurs duels aériens ont eu lieu au-dessus du territoire allemand au fur et à mesure que le front avançait . Par conséquent on comprend mieux cette différence de calcul. Mieux on s’aperçoit qu’au moins 12 victoires de René Fonck ont été validées par des témoignages en territoire Allemand, et malheureusement retranchées du décompte final !

Le français René Fonck est par conséquent « l’As des As » de la grande guerre !

Source en partie Compléments 

Liste non exhaustive des 15 premiers As allemands, français, anglais, USA, italiens et les 182 français (jusqu'à 5 victoires)  
 

The official website of the League of World War I Aviation Historians
   

Legendary Aviators and Aircraft of World War One   

The Story Of World War 1 Aviation
    


Avis sur l'homologation par Edwin Charles "Ted" Parsons écrit en mars-avril 1918  source
 L'avion me fut homologué. Je déclarais sur mon rapport que le combat avait eu lieu à 9 h. 20. L'artillerie, les ballons et les observateurs d'infanterie signalaient la chute de l'avion entre les tranchées à 9 h. 22. L'homologation française est très différente de celle des Allemands ou des Anglais. Les Anglais sont en principe tous officiers et lorsqu'ils déclarent qu'ils ont abattu un avion leur parole fait foi. Ce système est discutable, car un pilote peut croire avoir abattu son ennemi sans qu'il le soit réellement. Chez les Allemands il faut diminuer les chiffres de 50 p. 100. Avec le système des castes militaires allemandes, la parole d'honneur de l'officier n'est jamais mise en doute, même au sujet d'un avion qui a simplement piqué pour se dérober. 
    Pour les Français il faut pour l'homologation, soit que l'avion soit tombé dans nos lignes, soit que deux observateurs terrestres en aient constaté la chute.
    Un cas se produisit à notre escadrille qui prouve combien la règle est stricte. Lowell, en septembre, descendit un avion en feu sur la rive droite de la Meuse. Deux pilotes de l'escadrille furent témoins ainsi qu'un pilote d'une autre escadrille. En outre, un observateur d'artillerie constata le fait. Mais Lowell n'eut pas l'homologation parce que l'heure qu'il donnait différait de cinq minutes de celle des autres. L'état-major de la 2e armée n'accorda pas l'homologation. Ce système a du bon car il permet de savoir exactement où on en est par rapport à l'aviation ennemie. 
    Nous ne savons rien des performances individuelles allemandes par contre, car nous ne savons jamais de façon précise qui est en face de nous. Nous savons seulement, de façon générale que c'est le «cirque» un tel ou l'équipe Tango. 
L'escadrille Lafayette rencontra Bœlke qui était le plus célèbre des pilotes allemands avant d'être tué, mais nous ne le sûmes que par son journal, publié après sa mort. 
    Quand au baron Richthofen, de l'équipe Tango, nous n'en entendîmes jamais parler jusqu'au moment où on lui homologua vingt avions. Alors pendant deux ou trois jours on lui attribua un avion par jour, puis il ne fut plus question de lui pendant une semaine ou deux. Un jour son record passa brusquement à 37 avions et continua à s'accroître jusqu'à 50 avions. Je pense que les Allemands avaient besoin de créer un champion qui fut l'égal de Guynemer. Richthofen avait été choisi et on lui comptait maints avions abattus par d'autres et peut être tous ceux abattus par son escadrille. Le lundi 8 avril le communiqué allemand annonçait les 77e et 78e victoires de Richthofen qui fut abattu peu après.